Pygmalion et Galatée

Peinture de Jean-Léon Gérôme - 1890

J'aime cette symbolique du sculpteur tombant si sincèrement et intensément amoureux de son œuvre qu'elle prend vie.

J'y perçois la force d'un sentiment pur capable de faire battre un cœur de pierre.J'y pressens surtout la démarche de tous ces artistes qui depuis la nuit des temps ont voulu créer des statues, des statuettes ou des sculptures capables de nous parler. Car, que fera Galathée, une fois consciente de son existence ? Elle exprimera, dans le langage de la déesse, toute la force du féminin sacré. En regardant, admirant, transcendant une idole, nous l'aimons si sincèrement et si intensément que nous lui donnons vie, que nous délivrons son message.

Ovide, dans ses Métamorphoses, décrivit ce mythe : Pygmalion rejette le mariage, et n’a point de compagne qui partage sa couche. Cependant son ciseau forme une statue d’ivoire. Elle représente une femme si belle que nul objet créé ne saurait l’égaler. Bientôt il aime éperdument l’ouvrage de ses mains. C’est une vierge, on la croirait vivante…